La rénovation énergétique des bâtiments en France s'impose comme une priorité incontournable pour lutter efficacement contre le changement climatique. En réduisant les émissions de CO2, en améliorant l'efficacité énergétique et en luttant contre la précarité énergétique, elle constitue l'action la plus stratégique pour atteindre les objectifs environnementaux nationaux.
L'objectif de ce post est de faire le point sur :
La répartition des émissions par secteur d'activité en France,
Les leviers de décarbonation directement accessibles secteur par secteur,
La nécessité de procéder rapidement et efficacement à la rénovation énergétique des bâtiments.
Les secteurs d'activités qui émettent le plus en France
Rappelons tout d'abord la répartition des émissions de gaz à effet de serre (GES) secteur par secteur, en France.
Source : CITEPA
C'est le secteur des transports qui émet le plus de gaz à effet de serre, au sein duquel 68 MtéqCO2 proviennent chaque année de l'utilisation de véhicules individuels.
Viennent ensuite les secteurs de l'agriculture et de l'industrie puis le secteur du bâtiment. Le chauffage des bâtiments d'habitation a été responsable de l'émission d'environ 40 MtéqCO2 et celui des bâtiment tertiaire de 24 MtéqCO2 en 2022.
Or, il s'agit du secteur sur lequel il est le plus bénéfique d'intervenir.
Les leviers de décarbonation de chaque secteur et leurs inconvénients
Les transports
Au sein du secteur des transports, on retrouve trois sources d'émissions de gaz à effet de serre :
Les véhicules individuels (68 MtéqCO2)
La logistique (50 MtéqCO2)
Le transport aérien (4,7 MtéqCO2)
Afin de réduire l'impact carbone de ses secteurs, un levier simple est de moins utiliser son véhicule individuel, de moins consommer afin de moins solliciter le fret ainsi que moins prendre l'avion. Toutefois, chacune de ces actions présente une contrepartie : moins se déplacer, moins voyager et moins consommer impacte négativement la qualité de vie.
D'autres solutions existent comme acheter un véhicule hybride ou électrique, consommer des produits plus locaux et compenser l'impact carbone de son vol. Ces solutions présentent comme inconvénient une baisse de pouvoir d'achat associée à des coûts plus élevés.
Pour l'instant, seul le train permet un transport massif et à grande distance des denrées et des personnes avec un minimum d'émissions de gaz à effet de serre.
L'agriculture
Ce secteur est séparé en deux grandes catégories d'émissions :
Les bovins (38 MtéqCO2)
Tout le reste dont les tracteurs, les engrais, les porcins, les volailles...(38 MtéqCO2)
Le principal levier de décarbonation du secteur agricole est la réduction de la consommation de viande, en particulier la réduction de la consommation de viande de bœuf. Là aussi, cette solution évidente peut apparaître à beaucoup comme un sacrifice.
L'industrie
Parmi les grands émetteurs de ce secteur on trouve :
La chimie (19 MtéqCO2)
La construction (18 MtéqCO2)
La métallurgie (16 MtéqCO2)
La France est un pays industriel historique, qui cherche aujourd'hui à rapatrier une partie des usines qui avait été délocalisées dans les années 1990 et 2000 : on parle de réindustrialisation. La mise en place de procédés de production bas-carbone est une solution pour limiter l'augmentation des émissions de GES pour les années à venir, toutefois l'on voit mal comment les émissions du secteur de l'industrie pourront descendre si les usines revenaient massivement sur le territoire.
Le bâtiment
Le bâtiment nous intéresse tout particulièrement. On y trouve deux gros émetteurs de gaz à effet de serre :
Les bâtiments d'habitation (40 MtéqCO2)
Les bâtiments tertiaires (24 MtéqCO2)
Pour alléger le bilan carbone des bâtiments d'habitation et tertiaires, le meilleur levier est de procéder à une rénovation énergétique massive.
En premier lieu, il faut cibler l'isolation thermique qui permet de diminuer les flux thermiques et donc les pertes de chaleur inutiles dans l'environnement. Puis, avec un dimensionnement correct, procéder à l'installation de pompes à chaleur partout ou cela est possible.
La rénovation thermique représente un coût initial important mais présente trois bénéfices majeurs :
Elle diminue chaque année les dépenses liées au chauffage et à la climatisation,
Elle permet une diminution de la dépendance au fioul de notre économie,
Elle augmente la qualité de vie des utilisateurs du bâtiment.
En cela, on peut dire que la rénovation thermique est un réel investissement et pas seulement une dépense.
L'énergie
On trouve dans le secteur de l'énergie divers activité de production de chaleur, d'électricité et de cogénération.
Dans la plupart des pays qui utilisent du charbon, du fioul ou du gaz naturel pour produire de l'électricité, le secteur de l'énergie est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre alors qu'il n'arrive qu'en 5e position en France (39% des émissions mondiales contre 11% en France).
C'est grâce à notre parc nucléaire que les émissions de ce secteur peuvent atteindre des niveaux aussi faibles. L'explication se trouve dans la chimie : la fission de l'uranium, à l'inverse des combustibles fossiles, n'est pas responsable de l'émission de CO2.
C'est aussi le cas des énergies renouvelables : hydroélectricité, solaire, éolien et géothermie émettent peu de gaz à effet de serre. Toutefois, les gisements exploitables de ces énergies sont limités. L'intermittence est aussi un problème pour un usage industriel de ces énergies propres.
Les leviers de décarbonation de ce secteur sont faibles voir inexistants, la France faisant état d'une des production d'électricité les plus bas-carbone du monde.
Conclusion sur la rénovation énergétique des bâtiments en France
Chaque secteur de l'économie française peut être décarboné mais de nombreux leviers de décarbonation présentent les défauts suivants :
Un coût très important sans retour sur investissement,
Une diminution de la qualité de vie,
Une diminution des échanges conduisant à un affaiblissement de l'économie.
La rénovation énergétique, à l'inverse, fait état de nombreux impacts positifs pour l'utilisateur et pour l'économie. Elle permet à la fois de répondre au défi climatique, de réduire les dépenses énergétiques et d'améliorer le confort de vie. Elle est l'un des rares leviers de décarbonation qui présente un impact positif sur ceux qui la mettent en œuvre. C'est pourquoi nous pensons qu'il s'agit d'une mesure tout à fait prioritaire.
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Briq Formation est un institut visant à former des professionnels de la rénovation énergétique en France.
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